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TISSERAND DU BROCART
Autres appellations :Tisserand du brocart
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Secteur (s)
Description
Le tisserand du brocart (mâalem ou chiffor) tisse des étoffes sur un métier à basses lisses à deux pédales à partir de fils de soie naturelle (hrir douda) ou en rayonne (soie artificielle ou sabra). Pour cela il est secondé par un tireur (jabbad) chargé d’actionner, simultanément, les pédales qui entrecroisent les fils de chaîne.
Missions principales
Effectuer l’ourdissage de la chaîne.
- Ordonner les fils destinés à former la trame constituant la largeur du tissu (Canetage).
- Effectuer le montage du métier.
- Exécuter les opérations de tissage.
- Effectuer la finition (achèvement de l’ouvrage).
Compétences requises
Savoir
Connaissance des différents motifs de décoration (géométriques, épigraphique et floraux).
- Connaissance des principes de montage des métiers à deux nappes de chaîne.
- Connaissance des principes du montage des lices et du renvidage.
Savoir-faire
Procédures
Modes opératoires liés aux techniques de l’ourdissage.
- Modes opératoires liés au montage du métier.
- Modes opératoires liés au tissage.
- Modes opératoires liés au rentrage des fils de chaine.
- Modes opératoires liés aux lices de décors.
Activités
Maitriser le tour de main de remplissage de l’ourdissoir.
- Savoir tendre la chaîne de fond pour que les navettes glissent dessus sans s’accrocher.
- Avoir le bon coup de main pour lancer la navette sans briser le fil.
- Avoir le bon coup de main pour remplir les canettes (ataqnate).
- Avoir le tour de main pour manipuler rapidement et correctement les cantres d’ourdissage, de canetage et de dévidage.
- Savoir envider correctement la chaîne en pelote pour éviter l’enchevêtrement des fils.
- Savoir apporter la même régularité au tassement des duites.
Savoir reproduire le dessin d’un motif en un programme de décor.
- Savoir nouer la chaîne du bas (l’âquid).
- Savoir diriger et mener à terme l’opération de l’enroulement de la chaîne sur l’ensouple (Matwassda).
- Savoir croiser les fils de chaînes lors du montage du métier.
- Savoir manipuler un rouet électrique pour envider correctement les canettes.
- Maîtriser le fonctionnement de la tire et le système de montage des lacs.
- Savoir contrôler la qualité du produit final selon les canons du métier.
Savoir-être
Le tissage du brocart est réputé pour sa complexité. Il ne peut être actionné que par deux artisans à la fois, le « chiffor » (chauffeur) et le jabbad (tireur). Il est exclusivement exercé par des hommes et les femmes n’y ont pas accès. Le chiffor dirige la manoeuvre et le jabbad
actionne les pédales qui permettent l’entrecroisement des fils de chaines. Ce travail en duo requiert une excellente coordination entre les deux hommes et beaucoup de connivence. Une parfaite connaissance technique du maniement du métier ainsi que la maîtrise des dessins et motifs traditionnels sont indispensables.
Présentation
Le tisserand du brocart traditionnel ne ménage pas sa peine et ses journées de travail, en binôme avec le tireur. Ses journées sont souvent de 10 à 12h. Travaillant le plus souvent sur commande, il doit terminer son ouvrage le mieux et le plus vite possible pour en commencer un autre. Le repos hebdomadaire est généralement le vendredi. Le métier étant très complexe, son apprentissage nécessite plusieurs années de pratique. De ce fait, la disponibilité des ressources humaines est rare et l’activité est réputée pour les liens indéfectibles qui se tissent entre l’artisan et son personnel. Le mode de recrutement et de licenciement relèvent des us et coutumes en vigueur dans l’artisanat traditionnel et se font oralement. Aucun accord n’est formalisé par écrit. Le montant du salaire, à la pièce, à la semaine ou à la quinzaine, est en général négocié avec le patron tisserand et est tributaire du savoir-faire de l’artisan.
Lieu d'exercice
Le brocart peut atteindre 6 m de longueur sur 1.5m de largeur. De ce fait, il nécessite un espace dédié parallélépipédique, à la mesure de l’envergure de l’ouvrage à tisser. Pour des raisons d’ordre pratique et commercial, cette activité est généralement domiciliée dans un atelier ouvert sur l’espace public.
Conditions d'exercice
L’activité de tisserand du brocart est très physique. Le tisserand utilise, à la fois, ses mains et ses pieds tout en contrôlant en permanence de ses yeux l’avancée de son ouvrage. Le chiffor (chauffeur) doit également coordonner ses mouvements, selon la tâche à mener, soit avec un autre artisan (jabbad ou tireur) soit avec plusieurs autres aides, simultanément, pour l’ourdissage par exemple. Il n’y pas de risques particuliers à signaler pour cette activité, excepté les conditions d’hygiène et de sécurité dans lesquelles elle s’exerce. Les pathologies les plus fréquemment constatées sont les lombalgies, les cervicalgies ou les dorsalgies.
Description
Apprentissage sur le tas.
• Formation par apprentissage (incluse dans le tissage traditionnel).
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